Contemporary Art. « A Forgotten Book »  Un roman oublié.

Dessin Au Fusain. 50 X 70cm. Charcoal on paper. Œuvre D’Art Unique.

Catégorie :

Contemporary Art

Sur les pages jaunies d’un vieux roman oublié, elle avait dessiné son âme.

Le fusain glissait comme une caresse sur les mots imprimés, effleurant les phrases d’un autre temps, les mêlant à ses propres murmures. C’était un visage — le sien, peut-être — ou celui d’une femme qu’elle rêvait d’être. Un œil immense, profond, comme une forêt au crépuscule. Une chevelure qui s’étendait en vagues sombres, comme les racines d’un arbre ancien cherchant à s’ancrer dans la mémoire.

Chaque mèche semblait s’enrouler autour d’un mot : désir, absence, souvenir. Elle ne dessinait pas pour être vue, mais pour se souvenir. De lui. De leurs promenades sous les chênes, quand les feuilles tombaient comme des promesses non tenues. Il lisait à voix basse, elle dessinait en silence. Ils s’aimaient dans les interstices — entre les lignes, entre les gestes.

Le fusain, noir et tendre, capturait l’intimité de ces instants. Il ne criait pas, il soupirait. Il ne peignait pas la passion flamboyante, mais la chaleur douce d’un regard échangé sous la pluie. Le papier, taché d’encre et de temps, devenait le théâtre de leur histoire : une romance discrète, enracinée dans la nature, dans les livres, dans l’éphémère.

Et quand elle eut fini, elle posa le fusain, ferma les yeux, et laissa le vent tourner les pages.

Un roman oublié

Sur les pages fanées d’un livre sans nom,

Elle trace en fusain les ombres de son monde.

Les mots anciens, frêles et abandonnés,

Deviennent le berceau de ses pensées profondes.

Un œil surgit, vaste comme l’attente,

Un regard figé dans l’éternel soupir.

La chevelure s’étire, sauvage et lente,

Comme les racines d’un souvenir à fuir.

Chaque mèche enlace une phrase oubliée,

Chaque trait murmure un amour effacé.

Elle ne dessine pas pour être admirée,

Mais pour revivre ce qui fut embrassé.

Le fusain glisse, tendre et silencieux,

Sur les chapitres d’une vie en filigrane.

Et le vent, complice, tourne les feuillets vieux,

Comme on referme doucement une âme profane.

 

Catalogue d’art contemporain Œuvre : Un roman oublié – Kaspin Jacques

Avec Un roman oublié, Kaspin Jacques signe une œuvre poignante et singulière, où le dessin au fusain s’inscrit sur les pages d’un livre ancien comme une mémoire qui refuse de s’effacer. Ce tableau, à la fois intime et universel, explore les silences du cœur à travers le dialogue entre texte imprimé et geste artistique.

Le visage féminin, fragmenté et stylisé, semble surgir des mots comme un fantôme du passé. L’œil, immense et profond, capte le regard du spectateur et l’invite à plonger dans une introspection douce et mélancolique. La chevelure, rendue par des traits amples et sombres, traverse les pages comme une rivière de souvenirs, envahissant le récit d’origine pour y inscrire une histoire nouvelle — celle du corps, du souffle, de l’absence.

Le choix du support — des pages de roman disposées en mosaïque — n’est pas anodin. Il évoque la stratification du vécu, la superposition des récits, et la manière dont l’intime s’écrit sur les ruines du langage. Le fusain, matière brute et sensible, devient ici l’outil d’une écriture silencieuse, d’un cri contenu, d’une émotion qui ne cherche pas à convaincre mais à exister.

Un roman oublié est une œuvre qui ne se lit pas : elle se ressent. Elle interroge notre rapport au souvenir, à la littérature, à l’image. Elle nous rappelle que derrière chaque mot, chaque page, chaque silence, il y a une présence — parfois effacée, mais jamais tout à fait disparue.

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She drew her soul across the pages of a forgotten book.

The charcoal whispered as it danced over the printed words, blending the ink of old stories with the shadows of her own. It was a face—perhaps hers, or perhaps the woman she longed to be. One eye, vast and tender, like a lake at dusk. Hair cascading in sweeping strokes, wild and untamed, stretching across the paper like ivy reclaiming stone.

Each strand curled around a word: longing, absence, remember. She didn’t draw to be seen—she drew to remember. Him. Their walks beneath the whispering trees, when autumn leaves fell like quiet confessions. He read aloud, voice low and steady. She sketched in silence. They loved in the spaces between—between sentences, between glances.

The charcoal, soft and deep, captured the intimacy of those moments. It didn’t shout—it sighed. It didn’t paint passion in flames, but in the warmth of a hand brushing hers under the rain. The paper, stained with time and ink, became the stage of their story: a romance rooted in nature, in literature, in the ephemeral.

When she finished, she set the charcoal down, closed her eyes, and let the wind turn the pages.

A Forgotten Book

A face emerges from the faded lines,

Drawn not in ink, but in charcoal sighs.

Her eye—wide, wistful, deep as dusk

— Stares through the silence, soft and hushed.

The pages whisper stories long erased,

Their words now veiled in shadowed grace.

Hair flows like rivers across the text,

A memory tangled, a soul perplexed.

She does not speak, she does not write,

But sketches silence into light.

Each stroke a breath, each curve a trace

Of love once held in soft embrace.

The book, forgotten, worn and torn,

Becomes the canvas of the mourn.

And as the wind turns leaf by leaf,

It carries echoes of her grief.

 

Contemporary Art Catalogue Artwork: A Forgotten Book – Kaspin Jacques

In A Forgotten Book, Kaspin Jacques delivers a hauntingly poetic piece where charcoal meets literature in a quiet collision of memory and gesture. Composed on a mosaic of aged book pages, the artwork evokes a sense of intimacy and timelessness, as if the past were whispering through every stroke.

The central figure—a stylized female face—emerges from the text like a dream half-remembered. Her eye, vast and contemplative, draws the viewer into a space of introspection, while her flowing hair, rendered in sweeping charcoal lines, spills across the pages like a river of emotion. The interplay between the printed words and the expressive drawing creates a layered narrative: one that is both personal and universal.

Jacques’s choice of medium is deliberate and evocative. The charcoal, raw and tactile, contrasts with the delicate typography of the book, suggesting a tension between permanence and impermanence, between what is written and what is felt. The artwork does not seek to erase the original text, but to inhabit it—reclaiming forgotten stories and infusing them with new life.

A Forgotten Book is not merely a visual composition; it is a meditation on memory, silence, and the traces we leave behind. It invites viewers to read beyond the lines, to feel the weight of absence, and to recognize the beauty in what has been lost and found again.

Kaspin Jacques offers here a contemporary elegy—one that speaks softly, but lingers long.

 

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