Ce que le temps sait
Le temps sait.
Il ne parle pas, il ne crie pas.
Mais il sait.
Il sait ce que j’ai aimé, ce que j’ai perdu,
Ce que j’ai gardé en silence,
Ce que j’ai regardé sans jamais le dire.
Il sait les matins où je me suis levé sans envie,
Et ceux où j’ai cru que tout recommençait.
Il sait les visages qui m’ont marqué,
Même ceux que je n’ai vus qu’une fois.
Le temps sait ce que mes mains ont touché,
Ce que mes yeux ont pleuré,
Ce que mon cœur a tenté d’oublier.
Il ne juge pas.
Il passe.
Il dépose, doucement,
Des rides comme des empreintes,
Des silences comme des chapitres.
Et moi, je l’écoute.
Je l’écoute dans le bois qui vieillit,
Dans les chansons qui s’effacent,
Dans les objets qui se taisent.
Je l’écoute dans mon propre reflet,
Qui change sans bruit,
Et qui me ressemble de plus en plus.
Le temps sait.
Et moi, je commence à comprendre.
Je ne suis pas en guerre contre lui.
Je suis son élève.
Son témoin.
Son passage…
JKaspin
Ce que le temps sait de Kaspin Jacques
Le visage du temps, en silence
Avec Ce que le temps sait, Kaspin Jacques poursuit son exploration du vieillissement et de la mémoire à travers un dessin au crayon sur papier A5 (14,8 x 21 cm), d’une sobriété poignante. Le portrait, centré sur le visage et la main, capte un instant suspendu entre pensée et parole. Les yeux, ouverts mais lointains, semblent interroger quelque chose que seul le temps pourrait répondre.
La main posée près de la bouche suggère une retenue, une méditation intérieure. Le trait est précis, mais jamais rigide : les boucles de cheveux, la barbe, les plis du visage sont rendus avec une délicatesse qui évoque plus le vécu que le détail. Le flou subtil du regard, la texture du papier, tout concourt à créer une atmosphère de silence habité.
Ce dessin ne cherche pas à représenter un individu, mais une expérience universelle : celle du passage, de l’accumulation invisible des jours. Le titre Ce que le temps sait agit comme une clef poétique — il ne s’agit pas de ce que nous savons du temps, mais de ce que lui sait de nous. L’œuvre devient alors un miroir discret, une confidence sans mots.
Dans un monde saturé d’images criantes, cette pièce se distingue par son murmure. Elle ne s’impose pas, elle attend. Elle invite à ralentir, à regarder autrement, à écouter ce que le temps a inscrit dans les traits, les gestes, les silences.
Kaspin Jacques signe ici une œuvre intime et universelle, où le crayon devient mémoire, et le papier, témoin.
Avis d’un amateur d’art sur Ce que le temps sait de Kaspin Jacques
Ce dessin m’a arrêté net. Il ne cherche pas à séduire, il ne cherche pas à plaire — il respire. Il y a dans ce regard flou, dans cette main posée près de la bouche, quelque chose d’universel. Une pensée retenue, un souvenir qui ne veut pas se dire. Le trait est juste, sans ostentation. Le crayon glisse comme une voix intérieure, et chaque ombre semble porter le poids d’un silence.
Ce n’est pas un portrait, c’est une mémoire. Une mémoire qui ne s’impose pas, mais qui attend qu’on l’écoute. Le titre Ce que le temps sait est parfaitement choisi : on sent que le temps a parlé, doucement, dans les plis du visage, dans la texture du papier, dans le regard qui ne regarde pas vraiment.
Je suis resté longtemps devant ce dessin. Et je crois que lui aussi m’a regardé.
— Roberto L.
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What Time Knows
Time knows.
It doesn’t speak, it doesn’t shout.
But it knows.
It knows what I’ve loved, what I’ve lost,
What I’ve kept in silence,
What I’ve watched without ever saying a word.
It knows the mornings
I rose without desire,
And those when
I believed everything was beginning again.
It knows the faces that marked me,
Even the ones I saw only once.
Time knows what my hands have touched,
What my eyes have wept,
What my heart tried to forget.
It doesn’t judge.
It passes.
It lays down, gently,
Wrinkles like footprints,
Silences like chapters.
And I listen. I listen in the aging wood, In the fading songs, In the objects that have grown quiet.
I listen in my own reflection, Changing without noise, And resembling me more and more.
Time knows.
And I’m beginning to understand.
I’m not at war with it.
I am its student.
Its witness.
Its passage…
JKaspin
« What Time Knows » by Kaspin Jacques
The face of time, rendered in silence
With What Time Knows, Kaspin Jacques continues his intimate exploration of aging and memory through a pencil drawing on A5 paper (5.8 x 8.3 inches), marked by quiet intensity and poetic restraint. The portrait, focused on the face and hand, captures a moment suspended between thought and speech. The eyes, open yet distant, seem to question something only time could answer.
The hand resting near the mouth suggests reflection, perhaps hesitation. Jacques’s pencil work is precise but never rigid—curly hair, a full beard, and the soft folds of skin are rendered with a tenderness that speaks more of experience than detail. The subtle blur of the gaze and the texture of the paper create an atmosphere of inhabited silence.
This is not a depiction of an individual, but of a universal condition: the passage of time, the invisible accumulation of days. The title What Time Knows acts as a poetic key—it’s not about what we know of time, but what time knows of us. The drawing becomes a quiet mirror, a wordless confession.
In a world saturated with loud imagery, this piece stands out by whispering. It doesn’t demand attention—it waits. It invites us to slow down, to look differently, to listen to what time has etched into our gestures, our features, our silences.
Kaspin Jacques delivers here a work that is both personal and universal, where pencil becomes memory and paper becomes witness.
Art Enthusiast’s Reflection on What Time Knows by Kaspin Jacques
There’s something hauntingly quiet about this drawing. It doesn’t demand attention—it earns it. The hand near the mouth, the softened gaze, the delicate pencil strokes… they all speak of a thought too deep to name. It’s not just a face—it’s a moment. A pause. A life suspended between memory and silence.
The title What Time Knows resonates long after you’ve looked away. It suggests that time is not just a force that passes, but a witness. A keeper of secrets. And this drawing feels like one of those secrets—tender, weathered, and true.
I didn’t just look at this piece. I listened to it. And in its silence, I heard something I couldn’t quite explain—but I understood it.
— Roberto L.





