Contemporaryart
🇬🇧
Whisper of Love is a poem that does not simply speak of love — it embodies it. Written in a language of softness and fire, it transforms intimacy into imagery, desire into rhythm, and silence into confession.
What strikes first is the delicate sensuality of the verses. Love is never declared outright, but suggested, half-hidden, trembling on the edge of silence. The line “where love is not spoken — it lingers, like dew that refuses to fall” captures the essence of the poem: love as a presence both fragile and inevitable, restrained yet overflowing.
Nature here becomes the mirror of the body. Flowers, dew, sap, earth, and rain are not decorative metaphors but living extensions of intimacy. The poem unfolds like a natural cycle: a breath, a caress, a flame — until union is achieved, organic and inevitable.
The structure of the poem creates a gentle crescendo. It begins with the breath, light as morning wind, then moves into touch, heat, and finally into conflagration. This rhythm echoes the movement of desire itself — from secrecy to revelation, from stillness to fire.
There is also a musicality in its repetitions: “they know tenderness, they know fever, they know the secret.” This refrain becomes almost incantatory, transforming the poem into a whispered prayer of intimacy.
Ultimately, Whisper of Love is not just a love poem but a sensorial experience. It allows the reader not merely to understand love but to feel it — as touch, as flame, as breath, as secret. It is a poem that speaks in whispers, yet leaves an echo that lingers long after the final line.
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🇫🇷
« Murmure des fleurs »
« Beaucoup d’artistes préparent leurs couleurs, les alignent sur la palette avant de les poser sur la toile. Moi, je fais l’inverse : je les dépose directement sur le support, brutes, vivantes, et je les mêle là, au cœur même de la matière. C’est dans ce geste que naît ma peinture — un mélange organique, spontané, comme la terre qui accueille la pluie, comme le ciel qui se confond avec la mer. Chaque couleur cherche l’autre, se perd et se retrouve, comme deux souffles d’amour qui s’unissent.
Je peins ainsi parce que la vie ne nous donne jamais tout préparé : elle nous offre des fragments, à nous de les tisser, de les mélanger, de leur donner sens. Ma peinture est une philosophie : laisser la matière vivre, laisser l’amour parler, laisser la nature écrire ses propres murmures à travers mes mains. Ainsi est né ce bouquet.
Les rouges y brûlent comme la passion, les blancs s’ouvrent comme une tendresse fragile, et les bleus, discrets, sont ces respirations silencieuses qu’on trouve parfois au milieu de l’embrasement. Chaque fleur est plus qu’une forme : elle est un murmure d’amour, une confidence qui se cache dans l’épaisseur de la peinture. Peindre ainsi, c’est ma manière de vivre : ne rien calculer d’avance, mais accueillir l’imprévu, comme la nature accueille la pluie, comme le cœur accueille l’amour. Dans cette huile sur panneau, je n’ai pas cherché à représenter un bouquet : j’ai cherché à peindre une émotion, à déposer sur le support le souffle d’un instant, fragile et ardent à la fois.
C’est peute-être cela, finalement, “Whisper of Love” : une peinture qui n’imite pas le réel, mais qui devient elle-même un poème, où la matière, les couleurs et le silence se confondent en un seul langage. »
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🇫🇷
« Murmure des fleurs »
Dans le secret des pétales,
j’ai entendu ton souffle,
léger comme le vent caressant les herbes au matin.
Chaque fleur se penche comme pour chuchoter ton nom,
et le vase, bleu de ciel et de nuit,
garde en lui le reflet de nos silences partagés.
Je t’écris ici, dans la chair des couleurs,
un bouquet d’instants tendres,
où l’amour ne se dit pas —
il se devine, comme une rosée qui ne veut pas tomber.
Et quand mes doigts effleurent la matière,
c’est ta peau que je retrouve,
chaude, frémissante, offerte à la lumière.
Les fleurs s’ouvrent comme nos corps,
fragiles et ardents à la fois,
leurs cœurs d’or battent à l’unisson
de nos souffles entrelacés.
Les couleurs brûlent comme nos désirs,
rouge d’incendie, bleu de nuit profonde,
et au milieu de ce feu,
la blancheur de ton sourire s’incline,
pareille à une caresse qui ne finit jamais.
Alors je me perds en toi,
comme la tige dans la sève,
comme la pluie dans la terre,
et je laisse les fleurs parler pour moi :
elles savent la tendresse,.
elles savent la fièvre,
elles savent le secret..
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Whisper of Love s’inscrit dans une tradition lyrique où le poème devient prolongement de la peinture et de l’expérience intime. Ici, le langage ne décrit pas : il caresse. Il épouse le mouvement même des fleurs, du souffle, du désir.
La force de ce poème réside dans sa sensualité feutrée. Tout est murmure, insinuation, confidence : l’amour n’est pas proclamé, il est suggéré, deviné « comme une rosée qui ne veut pas tomber ». Ce vers, d’une délicatesse rare, condense à lui seul l’esthétique de l’ensemble : l’amour est à la fois retenu et pressant, fragile et brûlant.
Le poète convoque la nature comme miroir du sentiment. Les fleurs, la rosée, la sève, la terre et la pluie ne sont pas seulement images, mais extensions charnelles de l’amour. L’union amoureuse devient ainsi un cycle naturel, une fusion organique où le corps et la nature se confondent.
La progression du texte est remarquable : d’abord le souffle, léger et presque innocent, puis la caresse, la chaleur, enfin l’embrasement. On passe du secret au feu, du silence à l’aveu, dans un crescendo maîtrisé qui rappelle le rythme d’un élan amoureux.
On y retrouve enfin une musicalité intérieure : les répétitions (« elles savent la tendresse, elles savent la fièvre, elles savent le secret ») installent une incantation, une liturgie intime qui donne au poème la résonance d’un chant.
Whisper of Love est donc plus qu’un poème d’amour : c’est une expérience sensorielle, où la nature, la chair et la couleur s’unissent dans une même écriture. C’est une œuvre qui ne dit pas seulement l’amour — elle le fait vivre, elle le fait respirer.
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Dans cette huile sur panneau, Jacques Kaspin s’inscrit dans la tradition picturale du bouquet, mais pour mieux la détourner et l’ouvrir à une dimension intérieure. Ici, la nature morte cesse d’être nature « morte » : elle respire, elle palpite, elle murmure.
L’artiste ne peint pas des fleurs, il peint un état d’âme.
Les rouges profonds ne sont pas seulement couleur, mais chair ardente, brûlure de désir. Les blancs, d’une délicatesse lumineuse, incarnent la fragilité d’un instant préservé, comme une caresse suspendue dans l’air. Quant aux bleus, discrets mais nécessaires, ils offrent une échappée, une respiration, un passage vers le silence.
Ce qui frappe d’abord, c’est la densité du geste. Le couteau ne cherche pas l’illusion réaliste mais l’évidence du vivant : chaque trace de matière est un battement, chaque empâtement une confidence. La surface devient peau, mémoire et murmure à la fois.
Dans cette tension entre l’abstraction et la figuration, l’œuvre échappe à la simple représentation pour atteindre la poésie. Le bouquet, ici, est plus qu’un objet à contempler : il est une lettre peinte, adressée à l’intime, au secret, à l’être aimé.
Ainsi, Jacques Kaspin s’inscrit dans une filiation qui va des natures mortes baroques aux audaces de l’abstraction lyrique, tout en inventant son propre langage : un langage où la peinture et la poésie ne s’opposent pas mais se confondent, dans un chuchotement d’amour.