Les saisons de l’âme
L’automne gronde sous mes pas, les feuilles crient leur chute, rouge comme la colère d’un cœur trop longtemps contenu.
Les arbres, témoins impassibles, ont vu naître mes silences, et le vent, ce vieux philosophe, murmure que tout passe.
Je me souviens — des mains qui frôlaient l’éternité, des regards qui brûlaient le ciel, de l’amour comme une fièvre douce.
Puis vient l’extase, ce vertige d’être vivant dans l’éphémère, où chaque souffle est un miracle.
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Kaspin Jacques : Géométries de l’intime
Dans le langage visuel de Kaspin Jacques, la ligne n’est jamais neutre. Elle découpe, elle sculpte, elle murmure. À travers une esthétique résolument cubiste, l’artiste explore les territoires de l’introspection, donnant forme à des visages fragmentés, des mains suspendues, des paysages mentaux où l’abstraction devient langage de l’âme.
L’œuvre présentée ici — figure stylisée, yeux clos, main posée sur la joue — condense à elle seule la tension entre structure et émotion. Le trait est précis, presque architectural, mais il n’enferme pas : il révèle. Chaque facette du visage semble porter une mémoire, un silence, une pensée en suspens. L’arrière-plan, peuplé d’arbres schématiques et d’herbes esquissées, agit comme un contrepoint organique à la rigueur géométrique du sujet, suggérant un dialogue entre l’humain et le monde, entre l’intériorité et le paysage.
Kaspin Jacques ne cherche pas à représenter, mais à transfigurer. Il ne peint pas ce que l’on voit, mais ce que l’on ressent — ou ce que l’on tait. Son œuvre s’inscrit dans une tradition de l’abstraction expressive, où la forme devient vecteur d’une philosophie de vie : celle de l’écoute, du retrait, de la contemplation active.
Dans un monde saturé d’images criardes, Kaspin Jacques propose une esthétique du recueillement. Ses figures, loin d’être figées, vibrent d’une intensité silencieuse. Elles nous rappellent que la beauté réside parfois dans l’ombre, dans l’angle mort, dans le souffle du vent entre les branches.
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Seasons of the Soul
Autumn rumbles beneath my steps, leaves scream their descent, red as the anger of a heart too long restrained.
The trees, silent witnesses, have watched my quiet unraveling, and the wind, that old philosopher, whispers that all things pass.
I remember — hands that brushed eternity, eyes that burned the sky, love like a gentle fever.
Then comes ecstasy, the dizzy joy of being alive in the fleeting moment, where each breath is a miracle.
Kaspin Jacques: Geometries of the Intimate
In the visual universe of Kaspin Jacques, the line is never neutral. It cuts, sculpts, whispers. Through a resolutely cubist aesthetic, the artist explores the terrain of introspection, shaping fragmented faces, suspended hands, and mental landscapes where abstraction becomes a language of the soul.
The featured work — a stylized figure with closed eyes, resting on a hand — encapsulates the tension between structure and emotion. The lines are precise, almost architectural, yet they do not confine; they reveal. Each facet of the face seems to carry a memory, a silence, a thought held in suspension. The background, populated by schematic trees and sketched grass, acts as an organic counterpoint to the geometric rigor of the subject, suggesting a dialogue between humanity and nature, between inner life and outer landscape.
Kaspin Jacques does not seek to represent, but to transfigure. He paints not what we see, but what we feel — or what we suppress. His work belongs to a tradition of expressive abstraction, where form becomes a vessel for a philosophy of life: one of listening, retreat, and active contemplation.
In a world saturated with loud imagery, Kaspin Jacques offers an aesthetic of stillness. His figures, far from static, vibrate with silent intensity. They remind us that beauty sometimes resides in shadow, in the blind spot, in the breath of wind between branches.






