L’homme et le vent
Il marche sans bruit dans les plaines brûlées,
Le chapeau bas, les pensées voilées.
Son corps est de pierre, son cœur en hiver,
Mais le vent le traverse comme un mystère.
Les fleurs s’inclinent, rouges de passion,
Le ciel s’étire en douce déraison.
Autour de lui, le monde s’éveille,
Mais lui reste figé, loin des merveilles.
Le vent lui parle, murmure des chants,
De terres lointaines, de rêves d’antan.
Mais l’homme ne bouge, ni ne répond,
Il est l’écho d’un temps profond.
Et pourtant, parfois, dans le souffle léger,
Son âme vacille, prête à voyager.
Car même les rocs, sous l’ombre du vent,
Portent en secret le désir du vivant.
Aime-moi, comme je suis
Aime-moi, comme je suis —
ni statue ni héros,
mais un être fait d’ombre et de lumière.
Mon corps n’est qu’un fusain,
mes pensées sont des aquarelles,
fragiles et intenses,
qui débordent parfois des contours.
Aime-moi dans mes silences,
quand mes bras croisés cachent mes tempêtes.
Aime-moi dans mes failles,
là où les pétales se déposent
comme des caresses venues du vent.
Je ne promets pas d’être parfait.
Je ne suis ni canyon ni ciel,
je suis l’homme qui traverse
ces paysages intérieurs,
celui qui apprend à respirer
au milieu des couleurs.
Aime-moi, comme je suis —
dans ma force et dans mes doutes,
dans ma peau d’ombre
et mon âme de lumière.
Et si tu m’aimes ainsi,
je te donnerai ce que j’ai de plus vrai :
un cœur qui bat,
simplement,
dans la beauté du monde.
The Man and the Wind
He walks in silence through scorched plains,
Hat pulled low, thoughts wrapped in chains.
His body is stone, his heart turned cold,
Yet the wind moves through him, quiet and bold.
The flowers bow, crimson with fire,
The sky stretches wide, a dream to inspire.
Around him, the world begins to sing,
But he stands still, untouched by spring.
The wind speaks softly, hums old refrains,
Of distant lands and forgotten plains.
But the man stays mute, does not reply
— He is the echo of days gone by.
And yet, at times, in the gentlest breeze,
His soul stirs faintly, longing for ease.
For even rocks, beneath the wind’s caress,
Hold secret dreams they dare not confess.
Love Me, As I Am
Love me, as I am —
neither statue nor hero,
but a being made of shadow and light.
My body is only charcoal,
my thoughts are watercolors,
fragile and vivid,
spilling sometimes beyond the lines.
Love me in my silences,
when my crossed arms hide the storm.
Love me in my flaws,
where petals settle softly,
like whispers carried by the wind.
I do not promise perfection.
I am neither canyon nor sky —
I am the man walking through
his own inner landscapes,
learning to breathe
in the middle of colors.
Love me, as I am —
in my strength and in my doubts,
in my shadowed skin
and my soul of light.
And if you love me that way,
I will give you what is most true:
a heart that beats,
simply,
within the beauty of the world.