Une promesse sans mots
Sous les palmes qui frémissent,
Le vent glisse entre les feuilles larges,
Et la plage, nue comme un secret,
Attend nos pas sans les presser.
Tu es là, à demi tourné,
Ton regard perdu dans l’embrun,
Et moi, je retiens le souffle
Pour ne pas troubler ce matin.
Les bananiers dansent doucement,
Comme s’ils savaient ce que l’on tait.
Le sable garde nos silences,
Et le ciel, nos pensées légères.
Je n’ai rien dit.
Tu n’as rien promis.
Mais dans ce rien, il y avait tout :
Le battement du cœur, le frisson du vent,
Et cette lumière sur ta peau.
C’était une promesse sans mots,
Une vérité sans serment,
Un instant suspendu entre deux souffles,
Où l’amour n’avait besoin de rien.
« Une promesse sans mots » de Kaspin Jacques
Le silence comme langage
Avec Une promesse sans mots, Kaspin Jacques nous offre une œuvre d’une rare délicatesse, où le non-dit devient matière, et le silence, un territoire à explorer. Ce dessin, réalisé au crayon sur papier, semble suspendu dans le temps — comme un souffle retenu, comme une émotion sur le point d’éclore.
Le sujet, souvent un visage ou une silhouette en retrait, ne s’impose pas. Il se laisse deviner. Les traits sont précis mais jamais figés, les ombres caressent plus qu’elles ne marquent. Tout dans cette œuvre évoque la retenue, la pudeur, et pourtant, une intensité sourde traverse le papier.
Ce qui frappe, c’est l’absence volontaire de narration. Il n’y a pas d’histoire à suivre, pas de message à décrypter. Il y a une présence. Une attente. Une promesse. Et cette promesse ne passe pas par les mots, mais par les lignes, les vides, les silences.
Kaspin Jacques explore ici l’intime sans voyeurisme, le romantisme sans cliché. Il nous invite à ralentir, à regarder autrement, à écouter ce que le dessin ne dit pas mais suggère. Une promesse sans mots est une œuvre qui ne cherche pas à convaincre — elle cherche à toucher.
Et elle y parvient, avec une grâce désarmante.
***************************
A Promise Without Words Intimate Poem
Beneath the swaying palms,
The breeze moved like a secret,
Soft through the wide banana leaves,
And the beach lay bare, waiting for us.
You stood half-turned,
Your gaze lost in the salt-blue haze,
And I held my breath,
Afraid to disturb the morning’s hush.
The trees bowed gently,
As if they knew what we wouldn’t say.
The sand kept our silence,
The sky held our drifting thoughts.
You said nothing.
I made no vow.
But in that nothing, everything lived
— The heartbeat, the hush,
The golden light on your skin.
It was a promise without words,
A truth without a name,
A moment suspended between two breaths,
Where love needed no sound to be real.
