..Maybe that’s what life is — a blend of transparency and depth, of breath and matter, of memory and motion. And nature… she never speaks, yet she says everything. Like these shapes: they don’t shout, they whisper. And I draw to listen to those whispers. To translate what I don’t know how to say. To remember… and maybe, just a little, to find you again….
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First, I laid down the blue.
Very light, almost transparent.
It feels like breath to me…
the breath of the sky,
or the breath of silence.
A way to begin without noise,
like a quiet inhale.
Then came the brown.
Denser, more grounded.
It speaks to me of roots,
of wood, of skin,
of the wind slipping through the branches.
I don’t really think in words when I paint,
but sometimes, a feeling appears.
When I placed that circle,
I felt a memory…
something warm.
A presence.
Your gaze.
Not some blurred, imagined gaze —
but the one I once met,
where I could feel
so much desire,
so much life.
Now each line I draw,
with ink,
tries to connect those sensations.
They don’t describe.
They pass through.
Maybe that’s what life is —
a blend of transparency and depth,
of breath and matter,
of memory and motion.
And nature… she never speaks,
yet she says everything.
Like these shapes:
they don’t shout,
they whisper.
And I draw to listen to those whispers.
To translate what I don’t know how to say.
To remember…
and maybe, just a little,
to find you again.
”
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…your gaze” by Jacques Kaspin
by E. Delorme, contemporary art critic
In “…your gaze”,
Jacques Kaspin explores the fragile boundary between sensation and memory, between form and remembrance. The artist, true to his approach blending refinement and emotional depth, continues here a visual language of rare subtlety, where matter never reveals itself immediately — it unfolds. First, a diffused blue, almost absent, crosses the paper like the breath of dawn. It is not a background, it is a breath. Then comes the brown — earthly, organic, grounded.
Kaspin does not overlay, he composes in time, like wind moving through leaves: everything is in succession, yet nothing is linear. The appearance of a circle, drawn with almost ritual softness, makes the space vibrate. It is not a center — it is a memory.
And then, ink. It encloses nothing. The lines, drawn with restraint, seek no contour and tell no story. They accompany. They connect silences between colors. They speak what the body does not dare say, what the eye once captured — just once — and yet still lingers. For this is where the power of “…your gaze” lies: in that tension between abstraction and intimacy, between formal simplicity and emotional density. One feels that the artist does not paint to show, but from a place within — a place inhabited by the memory of a gaze full of desire, of life, of silent vibration. Kaspin does not seek effect. He seeks the essential. Through color, the breath of a line, and above all this ability to summon presence without naming it, he signs a work that touches — not the eye — but the breath.
And if nature is present here, it is not as motif, but as method. As in a forest, it is the gaps, the shadows, the air that shape the space. c is less a painting than a murmur. A wordless confession. A quiet attempt to find again, within the silence of paper, the trembling of another soul.
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«
D’abord, j’ai posé le bleu.
Très léger, presque transparent.
C’est une couleur que je ressens comme un souffle…
le souffle du ciel,
ou celui du silence.
Une façon de commencer sans bruit,
comme une respiration.
Puis est venu le brun.
Plus dense, plus terrestre.
Il me parle de racines,
de bois, de peau,
du vent qui passe à travers les branches.
Je ne pense pas vraiment en mots quand je peins,
mais parfois une sensation surgit.
Là, en posant ce cercle,
j’ai senti une mémoire…
quelque chose de chaud.
Une présence.
Ton regard.
Pas un regard flou, imaginaire —
mais celui que j’ai croisé, un jour,
et dans lequel je sentais
plein de désir,
plein de vie.
Chaque ligne que je trace maintenant,
à l’encre,
cherche à relier ces sensations.
Elles ne décrivent rien,
elles traversent.
C’est peut-être ça, la vie :
un mélange de transparence et de densité,
de souffle et de matière,
de souvenir et de mouvement.
Et la nature, elle, ne parle jamais,
mais elle dit tout.
Comme ces formes :
elles ne crient rien,
mais elles murmurent.
Et moi, je dessine pour écouter ces murmures.
Pour traduire ce que je ne sais pas dire.
Pour me souvenir…
et peut-être, un peu, pour te retrouver.
»
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…ton regard » Une trace de toi, fragile et profonde, déposée entre les lignes du silence…
Un regard chargé de désir, inscrit dans la matière comme une caresse suspendue.
Ce que le regard ne dit pas, la couleur le murmure — lentement, éternellement…
« …ton regard » de Jacques Kaspin par E. Delorme,
critique d’art contemporain
Dans l’œuvre « …ton regard », Jacques Kaspin explore la frontière ténue entre sensation et souvenir, entre forme et réminiscence. L’artiste, fidèle à sa démarche mêlant épure et charge émotionnelle, poursuit ici un langage plastique d’une rare subtilité, où la matière ne se donne jamais d’emblée — elle se dévoile. D’abord, un bleu diffus, presque absent, traverse le papier comme un souffle d’aube. Il n’est pas décor, il est respiration. Vient ensuite le brun, terrestre, organique, ancré. Kaspin ne superpose pas, il compose dans le temps, à la manière des mouvements du vent dans les feuillages : tout y est succession, mais rien n’y est linéaire. L’apparition d’un cercle, tracé avec une douceur presque rituelle, fait vibrer l’espace. Ce n’est pas un centre : c’est une mémoire. Et soudain, l’encre.
Elle n’enferme rien. Les lignes, tracées avec retenue, ne cherchent ni contour ni narration. Elles accompagnent. Elles relient les silences entre les couleurs. Elles disent ce que le corps n’ose pas dire, ce que le regard a saisi une fois — une seule — et qui pourtant persiste. Car c’est là que réside la force de « …ton regard » : dans cette tension entre abstraction et intimité, entre dépouillement formel et densité affective.
On sent que l’artiste ne peint pas pour montrer, mais depuis un lieu profond. Un lieu habité par le souvenir d’un regard plein de désir, de vie, de silence vibrant.
Kaspin ne cherche pas l’effet. Il cherche l’essentiel. À travers la couleur, la respiration du trait, et surtout cette capacité à convoquer une présence sans jamais la nommer, il signe une œuvre qui touche — non pas l’œil — mais le souffle. Et si la nature est présente ici, ce n’est pas comme motif, mais comme méthode. Comme dans une forêt, ce sont les interstices, les ombres, les passages d’air qui créent l’espace. « …ton regard » est moins une peinture qu’un murmure. Une confidence sans mot. Une tentative de retrouver, dans le silence du papier, le frémissement d’une âme autre.